App Store : en lançant sa boutique, Microsoft menace-t-il Apple ?
Les analystes de la banque d’affaires Morgan Stanley se sont posés la question.
C’est une annonce qui n’est clairement pas passée inaperçue. Phil Spencer, le grand patron de la branche gaming de Microsoft, a récemment expliqué son intention de lancer un magasin d’applications qui proposerait les jeux Xbox sur iPhone. Il souhaite concrétiser ce projet en 2024, lorsque la réglementation européenne forcera Apple à accepter la concurrence d’autres magasins.
Reste à savoir si cette initiative est un véritable danger pour la firme de Cupertino. C’est justement ce que des experts de la banque d’affaires Morgan Stanley ont tenté d’analyser dans une note récemment publiée.
Un risque négligeable ?
Ils estiment tout d’abord que l’annonce de Microsoft reste assez vague et conditionnée au fait que le géant de la Tech puisse bien conclure le rachat du studio Activision Blizzard. Cette opération n’est pas assurée car elle est dans le viseur de plusieurs autorités de la concurrence.
Ils indiquent aussi qu’il subiste un vrai flou une fois la réglementation européenne votée. On ne sait en effet pas ce que fera Apple : facturation éventuelle de frais y compris sur les boutiques d’applications tierces, possibilité de baisser les prix sur ces nouveaux magasins ?
On ignore également si les développeurs qui choisissent de vendre sur une boutique d’application tierce pourront toujours commercialiser leur produit sur l’App Store. Ces nombreuses interrogations invitent donc à la prudence en matière de prévisions.
Les analystes estiment cependant que la boutique de Microsoft pourrait n’impacter que 3 % des revenus actuels de l’App Store, sans impact sur le chiffre d’affaires global de la marque à la pomme.
Ils ajoutent : « Si nous prenons le pire des cas et que nous disons que l’éventuel magasin d’applications de Microsoft pourrait prendre tous les revenus des jeux de l’UE de l’App Store. Cela équivaudrait à 8 % des revenus globaux de la boutique, à 2 % des revenus des services d’Apple et à un impact d’environ 1 % sur les revenus et le bénéfice par action de l’entreprise. »