Confidentialité : de nouveaux chercheurs accablent la collecte de données de l’iPhone

Selon une nouvelle étude, iOS, qui collecte de nombreuses données personnelles, le ferait au nez et à la barbe de bon nombre d’utilisateurs. C’est ce que révèle un rapport tout juste publié par l’université d’Aalto, en Finlande. Dans le document, que l’on doit aux scientifiques Amel Bourdoucen et Janne Lindqvist, on apprend ainsi que les quelques paramètres de confidentialité qu’Apple propose à ses utilisateurs de régler lors du premier démarrage de l’iPhone ne seraient que la partie immergée d’un immense iceberg. Sous la surface, se cacheraient de nombreuses autres options par défaut qui suivent à la trace le comportement des mobinautes – souvent sans même que ceux-ci n’en soient au courant. À vrai dire, qui prend vraiment la peine de lire de A à Z les conditions d’utilisation du système d’exploitation ?

Ce n’est pas la première fois qu’iOS est épinglé pour de tels agissements. Rappelez-vous : quelques années en amont, il avait en effet été révélé que le microphone de l’iPhone vous écoutait en toute discrétion, sans que vous ne le sachiez, et alors même que vous n’aviez pas activé Siri, jusque lorsque le téléphone portable était posé face contre la table. Rapidement, le procès qui s’en était suivi avait fait la une des médias internationaux. Par la suite, Cupertino avait assuré ne plus tendre l’oreille de la sorte.

De la poudre aux yeux ?

L’étude publiée par Amel Bourdoucen et Janne Lindqvist démontre, par ailleurs, qu’Apple ne mettrait en avant que quelques réglages de confidentialité mineurs tout en cachant sciemment certains des plus cruciaux pour le respect de la vie privée de l’utilisateur. Parmi les services qui sont accusés, on retrouve notamment le navigateur propriétaire Safari, qui pourrait bientôt se doter d’un assistant AI dopé par GPT-3, mais aussi le suivi de votre géolocalisation par GPS, l’assistant vocal Siri, le Partage familial, les SMS au format iMessage ainsi que FaceTime et Touch ID.

On retrouve pourtant, parmi ces offres, du stockage de données chiffré de bout en bout, notamment au sein de l’app Messages. Notons, par ailleurs, que le capteur d’empreintes digitales enregistre ses informations grâce au Secure Enclave, offrant ainsi un gage de confiance supplémentaire aux propriétaires d’iPhone. Malgré tout, le risque zéro n’existe pas en termes de piratage. Il a ainsi été prouvé, maintes fois, qu’un bon logiciel espion comme Pegasus permet d’accéder à toutes vos informations les plus privées – sans pour autant que vous n’en ayez donné votre accord au préalable. Photos, textos ou encore mots de passe et flux de la caméra frontale : tout y passe ou presque.

La plupart des utilisateurs d’iPhone sont tracés toute la journée

Selon le rapport rédigé par Amel Bourdoucen et Janne Lindqvist, de nombreux utilisateurs sont par ailleurs incapables d’empêcher les apps préinstallées sur iOS d’accéder à leurs “données personnelles“. La faute, entre autres, à des explications peu précises de la part de l’éditeur pour ce faire. En tout cas, pas suffisamment claires pour que les procédures de protection permettent aux internautes d’être véritablement autonomes en la matière. Un leurre qui n’est pas sans rappeler le kit de réparation avec tutoriel imprimé pour remplacer un écran ou une batterie d’iPhone, qui avec ses multiples gestes techniques requis pour effectuer l’opération et ses centaines de page semble vraiment se moquer des besoins de l’utilisateur.

Ces nouvelles ne sont pas sans faire écho aux récentes injonctions de l’Union européenne, obligeant Apple à mieux informer ses clients non seulement quant aux offres concurrentes, mais aussi quant à ce qui est fait de leurs données personnelles. La firme américaine aurait-elle simplement mis en place le strict minimum pour correspondre aux attentes du régulateur, tout en continuant de vendre à ses utilisateurs une promesse de respect de la vie privée qui n’est en réalité que plus que douteuse sous le radar ? À vous de juger, mais rappelons que vos habitudes sont aujourd’hui vendues au plus offrant sur l’App Store de la même manière que le fait Google avec son moteur de recherche. Les développeurs sont ainsi prêts à débourser des sommes astronomiques pour diffuser leurs publicités au public le plus adapté, selon des critères démographiques ou des centres d’intérêt très ciblés.

• Une étude trouve que l’offre de confidentialité d’iOS, dans les faits, ne tient pas sa promesse
• Apple ne nous proposerait de mettre à jour que quelques paramètres de confidentialité mineurs, en cachant les autres
• La plupart des utilisateurs iOS continueraient ainsi d’être suivis à la trace sans le savoir

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Par : Keleops AG

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