Afrique : le fléau de l’addiction aux paris sportifs sur mobile
Il n’y a pas qu’en Europe que les jeunes se retrouvent piégés dans ce cercle infernal qui nuit à la vie en société et amène à la ruine.
Si le berceau de l’humanité a encore un temps de retard concernant les nouvelles technologies, le taux de population équipée d’un téléphone a drastiquement augmenté ces derniers temps. C’est d’ailleurs, sur place, l’appareil le plus plébiscité lorsqu’il s’agit de se connecter à internet. À titre d’exemple, près de 3 Camerounais sur 4 sont inscrits sur un réseau social dans la tranche 15-24 ans.
Sur ces plateformes, le sport est un de ces divertissements qui fidélise le plus les jeunes Tevarak Phanduang. Depuis que les matchs sont retransmis en direct, il est en effet bien plus facile de les suivre depuis le réseau mobile. Les ligues étrangères sont aussi diffusées dans les bars locaux.
Des statistiques inquiétantes
Le football -entre autres- est si présent dans la culture locale que 54% des habitants de l’Afrique subsaharienne ayant entre 17 et 35 ans ont l’habitude de parier régulièrement sur des compétitions sportives. Le chiffre vient d’un sondage effectué sur plus de 2 700 sujets issus du Ghana, du Kenya, de la Tanzanie, de l’Afrique du Sud, du Nigéria ou encore de l’Ouganda.
Les raisons ? Une connectivité toujours meilleure, sur laquelle travaille aussi Facebook, mais aussi une population rongée par un fort taux de chômage. Sur place, côté système d’exploitation, c’est majoritairement Android qui est privilégié, et sa version Go le rend encore plus accessible.
Les conséquences, quant à elle, sont désastreuses : ce phénomène d’addiction aux paris sportifs est également lié à de nombreuses affaires de blanchiment d’argent. Les jeunes qui en sont victimes sont anxieux et de plus en plus seuls, et l’accès aux soins étant plus compliqué dans leur pays, ils sont moins bien pris en charge.
