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Comment les néo-banques (N26, Revolut…) sont frappées par la crise

Entre le chômage partiel, les licenciements et les levées de fonds compliquées, les néo-banques souffrent avec la crise.

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© N26

Les néo-banques ont été frappées de plein fouet par la crise sanitaire. Depuis le début du confinement, la consommation est en chute libre, ce qui pénalise le modèle économique de ces dernières.

Si les formules payantes sont la partie “visible” de leurs revenus, les néo-banques tirent en réalité la majeure partie de leur chiffre d’affaires de commissions sur les transactions réalisées par leurs clients. Ces dernières sont facturées directement aux marchands (et non aux clients) lorsqu’ils utilisent les réseaux Visa ou Mastercard.

N26 aidée par ses actionnaires

Dans un entretien, le responsable des marchés germanophones de N26 affirmait que la néo-banque avait enregistré une chute de 30% de la consommation chez ses clients. Si les autres néo-banques n’ont pas communiqué explicitement sur la baisse, toutes ont senti le confinement. Dans un entretien accordé à nos confrères de Presse-citron, le directeur général de Boursorama Banque reconnaissait volontiers aussi que la banque en ligne avait été pénalisée par la crise.

Très rapidement, les néo-banques ont du s’adapter. C’est le cas de N26, qui a réussi à étendre son précédent tour de table de 100 millions de dollars en plus – en conservant la même valorisation. Un scénario dont rêverait la banque mobile britannique Monzo, qui serait toutefois sur le point de boucler un tour de table en urgence avec une décote de 40% par rapport à la précédente levée de fonds.

Malgré ce bol d’air, N26 a dû prendre des mesures supplémentaires pour réduire ses coûts. La néo-banque allemande a d’abord mis une partie de ses 1 500 employés au chômage partiel. Alors qu’elle s’est lancée il y a quelques mois aux États-Unis, elle a également du licencier quelques employés de son bureau à New-York pour mieux surmonter la crise.

Cela dit, du côté des utilisateurs, rien ne change – et notre avis sur N26 reste inchangé. Seule petite différence à partir du 24 mai prochain : le compte gratuit baissera le nombre de retraits gratuits hors zone euro, à seulement 3 opérations.

Revolut reste confiante, mais…

Revolut ne peut pas se plaindre, elle a levé 500 millions de dollars à la fin du mois de février – quelques semaines avant le début du confinement. La néo-banque britannique qui recense plus de 12 millions de clients prend toutefois des mesures pour optimiser ses coûts.

Selon certaines sources, elle aurait proposé à ses salariés d’échanger leur rémunération contre un versement en actions. Le PDG et fondateur de la pépite a par ailleurs affirmé que le chômage partiel pouvait être un scénario que la néo-banque envisagerait si nécessaire.

Si Revolut reste sur ses gardes, elle n’hésite pas à regarder les opportunités qui se présenteraient sur le marché. Nikolay Storonsky a confié à nos confrères du Financial Times qu’il cherchait à se diversifier dans le voyage. Alors que ce secteur est probablement le plus touché de tous, la néo-banque pourrait réaliser une acquisition stratégique pour renforcer son offre. Revolut pourrait à terme intégrer des outils comme un comparateur de vols directement sur son application. Vous pouvez retrouver notre test complet de l’app ici.

Une hécatombe à venir ?

En juillet dernier, KPMG recensait plus de 18 banques mobiles sur le marché français, en plus des banques en ligne et autres banques de réseau. Avec un gâteau qui s’est largement restreint depuis quelques mois, seules les plus solides résisteront. En Angleterre, une première néo-banque (pourtant détenue par la RBS) a fermé ses portes : Bo. Si sa fermeture n’est pas directement liée à la crise sanitaire, le compte C-Zam de Carrefour Banque a aussi mis un terme à son activité.

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